Chers lecteurs, j’ai écourté mes vacances pour me rendre ce soir à la cérémonie du 6e Mobile Film Festival, et je n’ai pas été déçu ! Si je vous parle beaucoup de cet événement à travers les billets, news, annonces et autres messages de soutien aux organisateurs, c’est sûrement parce qu’il combine agréablement deux choses que j’aime : le cinéma et les nouvelles technologies.
And the winners are…
Avant de vous présenter le palmarès et les différents films, je profite du billet pour un peu détailler ce que je trouve très intéressant dans ce concours d’un genre nouveau. Vous lisez mes tests ? Vous avez vu mes photos d’arbres floues ? Et bien voilà, même si je ne teste pas systématiquement la caméra embarquée sur les smartphones, c’est à peu près du même niveau : du matériel d’appoint qui vous dépannera, mais jamais quelque chose de très sophistiqué qui vous permettra de faire un chef d’oeuvre.
Du coup, en imposant une contrainte pareille au niveau de la technique, on met les concurrents sur un pied d’égalité et on pourra alors récompenser l’émotion ou la créativité. Le cinéma devient une fin qui ne nécessite plus de passer par des moyens pharaoniques. Plus de “marché”, plus de “budget”. C’est certain qu’aucun de ces courts-métrages ne pouvait briller par ses effets spéciaux ou sa qualité d’image. Ils ont donc dû briller avec de véritables tours de forces cinématographiques, qu’ils aient cherché l’humour, l’angoisse ou simplement l’émotion.
Le grand vainqueur de la soirée, tout chamboulé par son double succès
C’est dans cette dernière catégorie que se place à mon sens le premier prix. Morgan Simon, étudiant à la FEMIS, a su, en une minute et avec un simple Nokia 6500 slide (qui a quand même un objectif Carl Zeiss), créer une émotion pure. Une situation, une scène, deux acteurs très “vrais” et très touchants. Interrogé par mes soins, Morgan m’a dit avoir choisi ce modèle de portable pour son grain. Alors oui, le film a un grain. Il n’est pas en HD, ni en 3D, mais comme vous allez le voir, il n’a pas besoin de ça. Chapeau bas.
Le court-métrage a également reçu le prix de la meilleure actrice, pour le jeu d’Elisabeth Chanay, ce qui est tout à fait mérité.
Nous nous disions même après la séance que l’acteur aussi était excellent, mais il fallait laisser des prix pour les autres ! C’est donc Michael Selles qui a remporté le prix du meilleur acteur, pour son rôle dans Scooter Dépannage Radio, à pleurer de rire. Acteur, Michael est comme souvent parti d’une situation vécue pour trouver l’idée de son film et a décidé de concrétiser ça avec ses potes. Le résultat juste ici :
Cette année, le jury a décidé de créer un prix, celui du meilleur film d’animation. C’est vrai qu’il y en avait assez pour faire une mini compétition. Ce n’est pas le plus drôle qui a été retenu, ni le plus travaillé, mais celui sûrement qui était le plus frais, le plus léger et finalement, le plus poétique. L’histoire d’une ville de parapluies tristes en stop motion, c’est ce que nous a proposé Cécile Vuaillat avec son Juste après la pluie :
Le prix du meilleur scénario aurait pu faire scandale dans un festival international. Extrait de la conversation avec le réalisateur de T’appuies là, Thierry Rousset :
” – Mais alors, elle vous est venue comment cette idée ?
– On voulait faire un autre film, puis en sortant d’un resto, on a fait ça. Un petit gag. D’ailleurs, notre autre film n’a même pas été sélectionné
– Attendez, vous avez au moins écrit un scénario ?
– Non, c’était une improvisation totale. On savait à peu près ce qu’on allait faire et hop.
– …”
C’était un grand moment (de solitude et de rire) et cela montre en tout cas que l’improvisation est un véritable art. Les deux messieurs présents sur la vidéo sont des acteurs l’ayant beaucoup pratiquée. Et il faut reconnaître que leur petit jeu est très drôle tout en restant très spontané… à qui n’est-ce pas arrivé ? Il ne manquait plus que d’en faire un film :
Enfin, le prix du public a été remporté par Eric Tadros pour son film Bonne Année. Assez amusant finalement, parce que je me rends compte que malgré sa relative niaiserie et sa simplicité, c’est pour lui aussi que j’avais voté. Le réalisateur a sûrement su saisir un moment que beaucoup d’entre nous ont rencontré depuis l’invention des sms… et de ces maudites chaînes complètement froides et impersonnelles qui pleuvent lors du nouvel an !
Sur ce, je vais mettre un terme à cet article nocturne. Nous avons vraiment passé un excellent moment ce soir et sachez qu’Android-France soutiendra toujours cette initiative culturelle, qui peut-être fera des émules (un festival de photo mobile ? Je proposerai mes arbres…). Bravo aux vainqueurs également et merci à l’équipe du Mobile Film Festival de m’avoir invité !
Pour finir en beauté, mon petit coup de coeur personnel :
“han des pâtes au beurre”
Galerie en vrac :