Coucou, tu veux voir ma… ah non.
Comme promis, avec un peu de retard, nous revoilà avec le test de l’Acer Liquid Mini. Ce smartphone est, comme son nom l’indique, le petit frère de l’Acer Liquid et entend prendre une place peu renouvelée ces derniers temps dans le secteur du smartphone Android : celle de l’entrée de gamme.
Peu renouvelée, oui, rappelez-vous : fut-un temps, il y avait beaucoup de milieu de gamme, quelques fers de lance, et une pléthore de smartphones d’entrée de gamme. Aujourd’hui, la tendance s’est uniformisée vers le milieu de gamme, et les “petits” smartphones sont quelque peu délaissés par les constructeurs : HTC a des idées saugrenues avec Facebook, Samsung a bien un “mini” en prévision mais sans date et Sony Ericsson n’a pas encore renouvelé sa gamme “Xperia Mini”.
Du coup, à l’heure où j’écris ces lignes, l’Acer Liquid Mini est déjà sorti et est quasiment seul sur son secteur : bien joué.
GANGBANG !
Soigner ses clients, c’est toujours bon pour l’image
Il faut le dire, les constructeurs ne sont pas très “bundle”. La moindre coque vous coûte souvent 20€ en plus. Acer a choisi d’aller contre cette tendance, puisque pour une fois, la boîte est bien fournie : à côté du traditionnel chargeur et du câble USB, on trouve un manuel d’utilisation complet, un casque/kit mains libres, mais aussi, chose rare, une housse Acer en simili-cuir et un adaptateur microSD => SD. Ce sont de petites attentions, mais ça fait toujours plaisir au déballage, et Dieu sait que la première impression compte.
Une forme agréable au toucher et qui tient bien en mains *that’s what she said…*
Si l’on passe au smartphone lui-même, c’est la même impression : Acer ne se moque pas de son client “entrée de gamme” en lui disant “sale pauvre tu vas avoir notre pire plastoc mal moulé”, non, la prise en main est excellente et le plastique utilisé semble assez solide. Je veux dire, Samsung aurait pu mettre le même sur son très haut de gamme sans broncher.
Visant un public jeune qui arrivera sur le marché des smartphones avec ce modèle, Acer a choisi de décliner les coques en plusieurs coloris. Le mien est noir, mais vous aurez le choix, du bleu nuit au blanc en passant par le rose et le gris. La face restera la même quel que soit le modèle et le cahier des charges de l’Androphone subjectivement idéal est rempli : 4 boutons tactiles et UNE DIODE. Vous savez comme j’aime les diodes.
Sur ce point, ajout : je suis en train de devenir fou, j’ai vu un truc clignoter plusieurs fois, mais plus moyen de retrouver la source du clignotement. Soit je suis vraiment fou, soit la diode marche de façon aléatoire (ce qui pourra être corrigé via une ROM alternative, le bootloader étant ouvert). Deuxième edit : la diode est une diode de charge “par défaut”. Espérons que Cyanogen ou autre se penche dessus sérieusement pour qu’on puisse gérer son comportement…
Vous qui n’avez pas d’échelle de taille, on dirait vraiment un Acer Liquid, mais promis, c’est un Mini
Acer, où l’interface la plus cheloue de l’histoire d’Android
Bon, maintenant que la première impression est passée, on est content, on a notre premier smartphone, youpi, que fait-on ?
- Si on a menti, et qu’on avait un smartphone Android avant, on se suicide instantanément (enfin, on réfléchit avant, lire la partie suivante du test pour découvrir pourquoi Acer tient à vous, vieux de la vieille). Non pas que l’interface Acer soit mal faite, mais… mais c’est un véritable fouillis qui n’a presque rien à voir avec Android.
- Si on vient d’un téléphone classique ou d’un Windows Phone 7 (troll du soir, bonsoir), on se fait très vite à cette interface minimaliste et fonctionnelle boostée à l’Android
Prenons d’abord le cas du “2”. L’interface de cet Acer est vraiment une curiosité entre le téléphone et le smartphone. Par exemple, impossible de dire ce qui sera votre “bureau”. C’est clair sur Android, c’est là où le système vous emmène quand vous appuyez sur “Home”. Sur le Acer Liquid Mini, vous aurez des informations sur l’écran de verrouillage, un bureau en 3 parties non configurables ensuite, et une touche qui vous amènera à une section “widgets” qui ressemble aux bureaux Android classiques.
Vous voyez le bouton au dessus des applis favorites ? C’est celui qui vous fait passer en mode “smartphone”
Mais attention, si vous faites “précédent”, vous reviendrez sur la Home. Comme si le bureau classique était une application. Bref, une fois passé ce stade de perplexité, on commence un peu à comprendre le fonctionnement de l’engin : l’écran “Acer” est divisé en 3 et se comporte comme sur un téléphone classique. A droite, les médias, à gauche, l’historique des applications utilisées sous la forme d’un “carrousel”. Il peut vite y en avoir un paquet. En bas, des applications “favorites” toujours accessibles, qui, après un slide vers le haut, révèlent la page application.
Excusez-moi chers lecteurs si mon propos est un peu sibyllin, cette interface qui est finalement très simple est plutôt difficile à décrire tant son fonctionnement sort des normes et tente de faire le pont entre deux mondes.
Le hub multimédia, maniable et simple
Acer y a évidemment ajouté quelques applications : du social, du média, une application de partage de fichiers (le smartphone est reconnu par Windows 7 comme une “bibliothèque réseau”, très bien foutu, ça se met en place en un clic et vous permet de partager tout le contenu de votre smartphone via le wi fi)… bref, rien de transcendant, mais somme toute quelques ajouts bienvenus pour éviter de perdre le nouvel arrivant sur le Market. Je crois que “out of the box”, 90% des usages sont remplis par le smartphone.
Si vous êtes sous 7, vous aurez ça en 3 clics dont 1 sur le smartphone
Après, c’est de l’entrée de gamme. Il ne faut pas s’attendre à faire tourner les derniers jeux à la mode ou à décoder du 1080p. Cela va sans dire, Angry Birds tourne très bien, Google Maps est fluide et la belle galerie Android n’a aucun mal à afficher de multiples albums. Le navigateur internet permet de surfer sans trop d’encombres et les vidéos Youtube testées se sont toutes lancées, via l’application.
Mais alors, l’utilisateur “1” ou un utilisateur plus exigeant, que fait-il ?
Cette question est légitime. D’abord, il faut souligner que comme 99% (sachant que le % restant s’appelle à ce jour HTC Sense) des interfaces constructeur/opérateur/whatever, l’interface d’Acer est bien souvent lourde (seule la partie application est agréablement réactive) et est à des kilomètres de la fluidité d’un Android nu. D’ailleurs, c’est un truc que je ne comprends pas, autant Samsung que LG que les autres ne parviennent jamais à faire des interfaces fluides, même sur des dual core, alors qu’un “petit gars” comme Frédérico Carnales code dans son garage un Launcher Pro qui transforme un smartphone poussif en foudre de guerre. Sérieux, pensez à l’engager.
Alors une interface constructeur sur un smartphone entrée de gamme, ça n’est pas l’idéal en terme de réactivité. Les déplacements entre les bureaux sont lents, les effets de transitions saccadent, bref, ce n’est pas la joie pour l’utilisateur un peu plus avancé. Mais là, Acer a fait quelque chose d’absolument remarquable : dans les options, même pas cachée, vous aurez la possibilité de désactiver l’interface. C’est grand ! Enfin un constructeur qui respecte le principe au fondement d’Android qui dit que nous aimons avoir le choix.
Les notifications réinventées, avec du plusieurs écrans… pas sûr que ça soit l’idéal
Et bien Acer nous le laisse, et c’est pour ça que je ne peux en rien blâmer cette interface. Je la trouve poussive et peu ergonomique quand d’autres, peut-être moins à cheval sur les détails ou nouveaux arrivants, la trouveront géniale. Mais personne n’est laissé de côté : une case à cocher ou décocher, et tout le monde est content. J’y ai mis Launcher Pro, et là, le smartphone est devenu exceptionnellement réactif, il n’avait rien à envier à ses frères de gammes plus élevées.
J’avoue être assez neutre vis-à-vis de ce smartphone (ça m’embête, je préfère être méchant), puisqu’il correspond parfaitement à ses ambitions : de l’entrée de gamme bien fini qui conviendra parfaitement aux utilisateurs peu exigeants. Il dépasse très largement le X10mini et le Wildfire en terme de confort. Que pourrait-on bien lui reprocher ?
La qualité de son écran d’abord : je veux bien que cela ait tendance à ajouter des euros à la facture, mais là, on voit un peu trop les lignes sur les fonds clairs. Cela passait l’année dernière, je pense que l’entrée de gamme du futur a un grand coup à jouer là-dessus, quitte à sacrifier un peu le reste du matériel. L’écran, c’est quand même ce que l’utilisateur voit tout le temps. Puis 3,2 pouces, je sais bien qu’il fallait du mini, mais c’est vraiment la limite basse du confort pour tout ce qui est surf et mails.
Acer pense vraiment à tout : plein de conseils popent à l’écran à mesure que l’on découvre le smartphone. Manque plus qu’un trombone.
Ensuite, son retour haptique. Le plus horrible qu’il m’ait été donné de sentir sous mes doigts. Pour les deux du fond qui dorment, le retour haptique, c’est ce qui vous permet de sentir sur du tactile que vous avez bien appuyé quelque part : une légère vibration, très discrète, non audible. Sur cet Acer Liquid Mini, le retour haptique est violent et désagréable. Pire : quand vous l’activez, c’est pour tout, écran et touches tactiles. Quand vous le désactivez, il n’est plus nulle part. Du coup, si ça passe pour les touches tactiles et que ça reste bien utile, c’est complètement insupportable pour les interactions à l’écran et vous devrez sûrement vous en passer…
Son appareil photo. Je suspends mon jugement jusqu’à demain puisque je ne l’ai pas encore testé en extérieur, mais pour l’instant, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu ça. Il est lent, l’auto-focus est inexistant, la correction n’arrange rien, bref, vous n’aurez pas le droit à la série de photo traditionnelle puisque toutes celles que j’ai prises ce soir dans un intérieur bien éclairé sont floues et laides. Du coup, je vous donne rendez-vous demain pour un appendice à ce test avec le verdict définitif sur l’appareil, mais ne vous attendez pas à des miracles…
L’application “prise de notes”. Mouais, peux mieux faire en terme de design, c’est so 2010 le fond noir.
Enfin, un truc qui m’insupporte (et me fait peur) : le haut parleur est vraiment super fort. Alors je vous vois venir “ouais mais c’est super bien d’avoir le choix de le baisser toussa toussa”. Oui, mais ce portable peut très bien finir dans de mauvaises mains et émettre de la musique insupportable dans les transports en commun le soir quand vous rentrez épuisés d’une journée de boulot. Et là, vous verrez, l’Acer Liquid Mini changera la rame ou le bus en vomi auditif. Je propose de faire tourner une pétition aux constructeurs pour l’abandon de cette fonction inutile au profit d’une généralisation des kits mains libres et des oreillettes bluetooth de série.
Pour dire un mot des choses dont j’aurais oublié de parler : c’est du Froyo (j’espère que Gingerbread arrivera vite, au moins pour lui donner un peu plus de vélocité), la batterie est plutôt bonne et remplit son contrat smartphone (“une journée c’est bien, un peu plus c’est mieux”).
Ils ont poussé le vice jusqu’à faire un panneau de configuration alternatif, en plus de la fonction “paramètres” d’Android
En conclusion à ce test, je ne peux que me lamenter : personne ne lira les quelques 1700 mots de cet article. Ce smartphone vise un public qui n’est pas “geek”, qui n’est pas encore passionné, qui n’est pas même à la recherche d’un smartphone, qui ne sait peut-être pas qu’Android et a fortiori Android-France existent. Les jeunes qui le choisiront en renouvellement de forfait bloqué viendront ici plus tard, après l’achat. Si vous êtes quand même par hasard tombé sur cet article, sachez que vous aurez avec cet Acer ce qui se fait de mieux en entrée de gamme aujourd’hui, largement devant le Wildfire et le X10Mini en général.
Si votre souci principal est de prendre les photos de vos booms, allez plutôt vers le X10Mini qui excelle dans le domaine pour sa taille – sous réserve que des espions d’Acer ne viennent pas cette nuit changer l’objectif de mon modèle pour que j’en dise du bien demain. Si vous débutez dans l’univers du smartphone, il est fait pour vous et vous facilitera grandement la transition.
Maintenant, vous, mes lecteurs fidèles, vous n’êtes pas la cible de ce smartphone. Quoique, si vous voulez un téléphone d’appoint à pas cher pour vos soirées trop arrosées ou vos excursions trop dangereuses, il fera, je pense, parfaitement l’affaire.
Du coup, je suis bien embêté niveau notation, en barème “Android France 2011”, ce serait une étoile (bah oui, on peut pas le comparer à un Incredible S), mais en barème entrée de gamme, il en vaut bien 4. Mettons-lui en 3, en gardant à l’esprit que nos notes sont volontairement dures et relatives à une “expérience utilisateur” plus qu’à un test matériel objectif.
Merci à Acer France pour le prêt du smartphone sans contrainte de publication
Les caractéristiques complètes et la galerie en vrac :