L’ebook, c’est génial, on n’est pas obligé de se trimballer avec un pavé (non, pas numérique !), mais juste avec un appareil aussi peu encombrant qu’un petit bloc-notes, pouvant héberger des millions de pages. Mais le revers de la médaille est que… ces livres ne sont pas à vous !
Question : comment utilisez-vous vos livres ? Vous les lisez, bien évidemment, mais ensuite ? Vous les prêtez, les vendez, les relisez ? En ce qui me concerne, soit je les donne, soit je les garde en vue d’une future relecture.
J’ai testé les ebooks, mais uniquement les gratuits, avec Google Play Livres. Etant propriétaire d’une tablette et d’un smartphone sous Android, j’ai trouvé très plaisant de pouvoir lire le même livre sur les 2 supports, sans perdre ma page et surtout pour éviter de sortir une tablette de 10″ dans la salle d’attente de mon médecin…
En regardant les prix des livres payants, mon premier réflèxe a été de vérifier le prix de la version papier. Premier choc : la version numérique est moins chère certes, mais si peu, qu’au final j’ai mis mes achats en suspens. Et les événements qui ont suivi m’ont donné raison !
J’ai appris, quelques semaines plus tard, qu’Amazon avait effacé le contenu d’une Kindle à distance, sous prétexte que sa propriétaire détenait un autre compte qui avait été bloqué ! Immédiatement m’est venue l’image d’un huissier de justice, venant chez moi perquisitionner ma bibliothèque en m’expliquant que mon compte FNAC avait été fermé… Mais ils ont tous les droits, c’est précisé dans leurs Conditions Générales d’Utilisation :
Amazon.co.uk et ses filiales se réservent le droit de refuser le service, clore des comptes, de supprimer ou éditer du contenu, ou annuler des commandes à leur seule discrétion.
Pour résumer, ce n’est pas le livre que vous achetez, mais un droit d’accès, pour à peine moins cher que le livre en lui-même.
Et, petite histoire qui m’a fait dresser les cheveux sur la tête (moi qui pensait qu’ils ne pouvaient pas l’être encore plus), Amazon n’en était pas à son coup d’essai ! 3 ans auparavant, ils avaient effacé les livres 1984 et la Ferme des animaux de George Orwell de tous les supports, sans préavis, et sans remboursement, et en emportant les notes d’un jeune étudiant par la même occasion.
Des petits exemples des pouvoirs illimités des distributeurs d’ebooks et compagnie :
Google :
Dans certains cas (par exemple, si Google perd les droits applicables, interrompt un service ou que le contenu est interrompu ou viole les conditions applicables ou la loi), Google peut supprimer de votre appareil ou cesser de vous fournir l’accès à un contenu que vous avez acheté.
Vous ne pouvez pas vendre, louer, redistribuer, diffuser, transmettre, communiquer, modifier, concéder ou céder tout contenu.
La Fnac :
Tout échange, revente ou louage à un tiers des contenus numériques est strictement interdit et sera considéré comme une violation du droit d’auteur passible de poursuites pénales.
Boutique d’achat de MP3 d’Amazon :
Toutes les licences qui vous sont accordées sont non exclusives et aucun droit de propriété ne vous est accordé sur le logiciel ou le contenu musical.
Rue 89 a publié un article très complet sur le sujet des CGU, à lire absolument !
Heureusement, en ce qui concerne la revente, les choses devraient bientôt changer grâce la Cour de Justice de l’Union Européenne (rien que ça !), qui a ouvert la voie vers la légalisation de la revente des contenus dématérialisés.
A suivre donc, et j’arrête là mon coup de gueule :).