Coucou, tu veux voir ma boîte ?
Chers lecteurs, voilà un nouveau test orienté expérience utilisateur que je suis heureux de vous proposer. Les fêtes approchent, l’heure du choix approche, et peut-être n’avez-vous pas tous le porte-monnaie assez rempli pour vous acheter un onéreux HTC Desire HD ou une Galaxy Tab. Laissez-moi vous présenter la relève du ZTE Link, le ZTE Blade.
“Toujours deux ils sont, un maître, et un apprenti”
Rendez-moi mes boules !
Hum. Sous ce titre racoleur se cache une vérité qui apparaît très nettement à l’usage de ce smartphone entrée de gamme : il manque des boutons. Comme vous pouvez le voir sur les photos, ZTE s’est contenté du strict minimum : un bouton Home, un bouton Menu et un bouton Retour. Le bouton recherche fait énormément défaut sur un smartphone dont l’OS est quand même conçu par le géant des moteurs de… recherche.
Sur Android, on utilise la petite loupe à outrance : sur l’écran principal pour rechercher quelque chose sur google, un contact, une application, un mail, dans les applications pour chercher un mot, sur internet pour entrer une adresse… bref, ce bouton est un peu l’homme à tout faire d’Android. Sur le ZTE Blade, il faudra toujours passer par “menu”, et “rechercher”… si l’option est disponible. Très, très agaçant à l’heure ou les Windows Phone 7 se vendent avec l’argument principal de pouvoir avoir toutes les fonctions centralisées sur un écran et ainsi éviter des clics.
“Let’s Google it !” “…” “FUUUUUUUUUUUUUUUUUU”
Ensuite la boule. Ou le joystick, ou les flèches directionnelles, ou le pavé tactile. Bref, le truc qui se situe entre les boutons et qui permet des mouvements de précisions difficilement réalisables avec l’écran tactile, comme la sélection d’un texte ou la correction d’un mot. Vous arrivez vous, à taper entre 2 lettres avec vos doigts de façon précise, du premier coup ? Moi non, mais j’ai peut-être de gros doigts. Ces deux oublis sont impardonnables, car ils sont au centre de l’expérience utilisateur Android. En plus, quand on voit la coque, il y avait largement la place. Et pourtant…
Check Check Check Check Check : il y a tout, promis
Le smartphone qui me fit changer d’avis sur le plastique, la Chine, l’entrée de gamme et la toute puissance du Nexus One
Rien que ça. Je vous le dit d’emblée : c’est la première fois que j’utilise un smartphone avec autant de confort depuis mon Nexus One. Je ne parle évidemment pas de ses concurrents haut de gamme, mais les modèles de milieu et d’entrée de gamme qui m’ont toujours laissés sur ma faim. D’abord, le ZTE Blade n’est pas moche, le plastique est mat et on voit que des finitions ont été apportées à l’ensemble pour faire en sorte que le portable ressemble à un portable d’une gamme supérieure. Tout est en plastique hein, mais du plastique sobre et bien conçu. Un bon point donc pour pas avoir la loose en société.
Je me demande si j’ai cadré le smartphone ou la table
L’écran est spacieux et très bien contrasté. D’ailleurs, des couleurs si belles m’étonnent… attendez. Oui, c’est exactement le même rendu que sur mon Nexus One. Pour cause, l’écran est un AMOLED de chez Samsung, écran qui équipe également les smartphones haut de gamme. Alors, vous aussi vous pensiez Chine = prix bas et mauvaise qualité ? Cet écran permet toutes les utilisations classiques d’un smartphone avec un confort exemplaire : lecture de sites web, mails, vidéos, jeux, GPS… Adieu la pâleur des écrans qui équipent ses concurrents !
Ils ont choisi le blanc sur noir pour les menus et SMS. Pourquoi pas.
Le tactile est certes moins réactif que sur les téléphones haut de gamme mais est tout à fait satisfaisant aussi. Quand je dis moins réactif, c’est que par rapport au haut de gamme, il faut plus appuyer pour dérouler la barre de notification, certaines touches du clavier qu’on tape trop vite ne réagissent pas, quelques mouvements doivent être effectués plus lentement. Rien de dramatique en somme. A noter que sorti de sa boite, le mien était infesté de processus Bouygues et autres widgets qui ralentissaient énormément le smartphone. Encore une fois, Launcher Pro a sauvé la mise et a multiplié la réactivité globale par deux.
Toutes ces applications fonctionnent. Et bien, en plus.
Si pour quelques euros en renouvellement on peut avoir un très bon smartphone, y’a forcément un truc
Et bien après une semaine d’utilisation, je peux vous affirmer qu’il n’y a pas de truc. Ce Blade est capable de faire tout ce que font les grands : des jeux en 3D, des films, du GPS, du pinch and zoom (multitouch donc), des photos, des vidéos, de la radio… bref, toutes les applications que j’utilise sur mon Nexus tournent sur le Blade.
Magic ZTE, mieux que la carte Gaumont
La différence avec le haut de gamme est assez étrange : s’il n’a aucun mal à afficher un jeu 3D, les déplacements dans les menus et entre les bureaux ne sont pas toujours fluides. Je m’étonne de ce problème auquel je n’ai pas trouvé de solution, puisqu’un téléphone qui peut faire tourner Evac HD, Angry Birds ou Raging Thunder sans problème devrait en avoir encore moins sur le bureau. Malheureux mystère mettant à mal mon âme de miséreuse manière. Allitération en m, check.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xfljl5_00004_videogames[/dailymotion]
Je ne peux même pas justifier ma médiocrité par les performances du téléphone… vie de merde
Ensuite, le Blade est en 2.1. On se demande pourquoi, on leur a demandé pourquoi lors de la présentation, et c’est une question de marché : ils n’ont pas pu le livrer en 2.2 au Royaume Uni où il est sorti fin Aout. Ils ont promis (comme tous les constructeurs…) que la mise-à-jour viendrait bientôt. Et là, on se dit qu’on peut avoir un tueur de smartphone : rapide, élégant, en 2.2 qui lui permettrait une meilleure gestion de sa batterie et plus de fluidité. Son concurrent direct, l’Optimus One de LG, qui a déjà ces arguments pour lui, n’en aurait plus aucun.
L’application radio que l’URSS n’aurait pas reniée en terme de design
ZTE propose un Android 2.1 nu, seules les applications de l’opérateur sont préinstallées, je ne sais donc pas si la radio ou l’application de gestion des tâches viennent de l’un ou de l’autre. Je présume que s’il sort chez Orange, ça sera une catastrophe. L’appareil photo n’a pas été personnalisé, c’est du 3,2 megapixels avec autofocus, sans flash. C’est pas folichon, jugez plutôt :
Mouais, on fera pas de merveilles avec. Si c’est votre but, tournez-vous vers Sony.
Je me demandais ce que j’allais faire de ce plateau Macdo : un outil puissant pour juger du réalisme des couleurs
Le même, avec un vrai APN… le plateau reste moche, mais au moins les couleurs ne le sont plus
Je crois que tout ce que je photographie avec des smartphones tend à devenir flou avec le temps
La présentation ZTE est plutôt nette, elle. Et dans le noir. Conspiration !
Oh, et c’est assez rare pour être souligné : il y a un manuel de l’utilisateur qui présente de manière très complète les fonctionnalités et les possibilités d’Android. On pense alors à une cible précise pour ZTE avec ce Blade : les utilisateurs qui arrivent dans l’univers des smartphones et ne connaissent pas encore le système d’exploitation by Google. Un très bon point qui évitera bien des peines aux nouveaux venus.
J’ai donc beaucoup de mal à conclure ce test. Ce smartphone soulève beaucoup de questions quant-à l’avenir d’Android : si de l’entrée de gamme fait aussi bien que du haut de gamme sur 80% des utilisations, comment se démarquer ? Par des détails comme un flash, une finition sans plastique intégral, une caméra frontale, un écran plus grand, avec plus de pixels… mouais, ce n’est pas encore pour aujourd’hui.
Pour la première fois depuis que je teste des smartphones pour vous, je l’affirme haut et fort : un utilisateur habitué au haut de gamme ne sera pas dépaysé avec un ZTE Blade. Les défauts soulignés au début du test sont des manques certains, qui peut-être s’effaceront sur le prochain ZTE et qui ne choqueront pas l’utilisateur pour qui le Blade est le premier Androphone.
Alors que je m’empressais habituellement de remettre ma carte SIM dans mon Nexus One, je le fais cette fois en me disant qu’en cas de problème avec ce dernier, il y aura toujours un ZTE Blade pour prendre la relève temporairement. Dès lors, je suis bien embêté, parce qu’il faudrait vous montrer que ce smartphone est meilleur que le LG à qui j’ai mis 4 étoiles nu avec Launcher Pro, mais ne vaut pas 5 étoiles à cause des défauts énumérés. Verdict :
Note globale :
Vous hésitez avec l’Optimus One ?
La galerie en vrac tellement longue qu’elle fera de moi le maître de l’univers :