Coucou, tu veux voir mes bits ?
Comme promis sur nos forums, je peux enfin réaliser un test complet du Wildfire, dernier smartphone d’entrée de gamme de HTC. Comme il existe déjà beaucoup de tests pointus et de benchmarks en tout genre, je vais plutôt vous en proposer un sur le thème “retour utilisateur”, comme j’ai l’habitude de faire.
Tel un test de personnalité à la fin d’un magasine féminin, ces lignes devront répondre à la question “Quel utilisateur de Wildfire êtes-vous ?”
Elément de comparaison numéro un : main humaine traditionnelle. Résultat du test : le téléphone tient !
Vous avez un maximum d’étoiles à 7 branches aux couleurs de l’arc en ciel : vous êtes un utilisateur déçu.
Et oui, on peut être déçu par ce Wildfire. Premièrement, quand on a eu du haut de gamme en main, comme mon cher Nexus One, ça passe moins bien. Oh, je ne parle pas du design, il suffit de regarder les photos ci-dessous pour s’apercevoir que les deux smartphones sont comme deux frères, non, je parle bien plutôt de l’écran. Comme promis, évitons de mentionner la technologie, et allons au fait : l’écran du Wildfire est pixellisé et les caractères bavent sous certains angles.
Il y a plus de contraste sur ma photo qu’en vrai.
Ce n’est pas systématique, mais sur un fond blanc ou clair par exemple, c’est flagrant. Je ne sais pas si l’on voit bien ce défaut sur les photos (j’ai l’impression que mes clichés lissent agréablement les pixels, c’est bon pour la comm’ HTC, mais pas bon pour mes arguments), mais imaginez que vous imprimiez un texte en mode haute qualité et ce même texte en “impression rapide”. Je n’ai pas mon Magic sous la main pour comparer, mais je suis presque certain que l’écran de ce dernier ne m’avait pas autant choqué. Ou peut-être n’est-ce qu’une impression, j’y reviendrai.
Ce problème d’écran n’est pas seulement matériel : il limite le Market. Je crois que le Market Android s’auto-censure quand les applications ne fonctionnent pas pour un type de résolution. Celle un peu bâtarde du Wildfire ne donne pas accès au catalogue Hexage par exemple. Ni à la beta d’Angry Birds. Ni au catalogue Gameloft, Asphalt 5 excepté.
Eh l’autre ! Il a même pas de boule, la honte !
Enfin, Android en général s’adapte moins bien que sur des écrans plus traditionnels. Cela se traduit par des petits bugs, le “s” de Applications à la ligne dans le menu du Market par exemple. Anecdote : j’ai voulu tester mon oreillette bluetooth, je suis la procédure d’accouplement des deux organes technologiques, et là, le Wildfire ne trouve pas mon périphérique bluetooth. Je réessaie, même résultat. J’ai passé bien 10 minutes avant de comprendre que l’écran de paramètres bluetooth était scrollable vers le bas : mon périphérique était juste hors écran et il n’y avait vraiment aucun indice visible qui permettait de le savoir.
Hormis l’écran, l’utilisateur déçu pourra être celui qui cherche à jouer sur Android. Les rares jeux disponibles tournent bien, mais j’ai fait un test du fameux Neocore pour voir ce que vaudrait l’appareil s’il avait accès à tout le catalogue. Le résultat est peu satisfaisant : 9 fps. N’espérez pas faire tourner les dernières productions et celles à venir avec un Wildfire. Pour rappel, le Nexus One fait tourner Quake III.
Vous reconnaîtrez objectivement, vous, utilisateur déçu, que le Wildfire s’en sort convenablement en intérieur pour ce qui est de l’appareil photo, mais peine avec les paysages (urbains dans mon cas) et les lieux peu éclairés. Le flash vous permettra cela dit de réaliser de belles photos style début des années 90 avec des couleurs criardes et trop contrastées. J’ai pris mes toilettes, il ne mérite pas mieux.
Des DVD : ça va…
Un coin cusine, ça va…
Maman, pourquoi les arbres ils sont flous ?
Le flash à effet photo ancienne et mal colorée : le must-have de 1998 !
Vous avez un maximum de cubes enchevêtrés donnant un effet 3D visible seulement avec les lunettes vendues séparément : vous êtes comblés.
” – Comment ça ? Après tout ça, tu vas retourner ta veste et nous dire que ce téléphone peut combler des clients peu exigeants ? ” Allez-vous me dire, en me tutoyant de mépris.
Et bien non, ce n’est pas exactement ça. Ce Wildfire s’adresse à un public très précis et pourra combler bien plus d’utilisateurs que vous ne le pensez, bande de geeks assoiffés de perf !
Premièrement, HTC Sense est vraiment une surcouche remarquable et utile. Les fonctions qu’elle ajoute ont leur intérêt et ne sont pas des jouets tape à l’oeil. La preuve, nombre d”applications sur le Market tentent de reproduire cette interface, que ce soit Beautiful Widgets ou Launcher Pro Plus. Et il faut reconnaître que tout est très bien pensé et rend l’utilisation d’Android bien plus douce pour les nouveaux utilisateurs.
L’inspiration du testeur. Au moins on voit bien le widget SMS…
Tenez, prenez par exemple la phase de configuration initiale du téléphone. Il est proposé de le configurer “sans forfait data”, ce qui évitera la crise du dépassement et amènera l’utilisateur à se servir de son réseau Wifi. Même chose pour la connexion USB, qui est un des problèmes les plus fréquents rencontré sur notre forum : Sense est clair et propose trois options explicites au lieu du traditionnel “monter la carte SD” qui tient plus du jargon informatique (et encore, personne n’utilise le terme “monter” sur Windows) que de la langue vernaculaire.
Chaque utilisateur de Sense est un post en moins sur notre forum. Finalement je sais pas si je devrais m’en réjouir…
Le Wildfire est donc parfait si vous cherchez un premier téléphone sous Android : vous apprendrez bien vite à vous servir du système. De plus, la critique que j’ai faite à propos des jeux n’est pas du tout justifiée pour le reste du fonctionnement : même avec des bureaux bien chargés en icône comme ceux pris en photo, tout reste fluide et parfaitement utilisable. La réactivité au touché est un peu inférieure aux téléphones haut de gamme, mais c’est un détail que j’ai découvert en passant du Magic au Nexus : si l’on ne connaît pas le niveau au dessus, cela n’est absolument pas gênant.
Vous avez dû voir les affiches un peu partout : le Wildfire est un smartphone orienté “social”. Et encore une fois, si l’utilisation que vous comptez faire de votre smartphone est une utilisation classique d’internet, Facebook, Twitter, FlickR, vos RSS, vos mails, vos SMS, le Wildfire est fait pour vous. Les widgets sociaux inclus dans la surcouche Sense sont très bien pensés et se configurent très rapidement. Avec vos 8 écrans d’accueil, vous avez de la place pour en dédier quelques-uns aux widgets en taille maximale. A côté des classiques Friendstream et news reader, on a un Footprints assez amusant : prenez une photo avec votre appareil, l’application se charge de la géolocaliser et de l’afficher sur votre écran. Idéal pour votre tour de monde en préparation, n’est-ce pas ?
Foot Prints, une application bien pensée.
Toutes les applications de base tournent au poil : le son des appels est net, le bluetooth fonctionne bien, les mails en push arrivent dans la seconde, les sms s’affichent dans une disposition agréable grâce à un widget ou à l’application dédiée. A ce propos, l’icône SMS est dynamique et affichera le nombre de messages non lus en haut à droite. Pas indispensable, mais pratique. La radio est un plus qui ne se trouve pas encore dans les versions nues d’Android et elle remplit son rôle avec un son très clair. Mention spéciale au chargeur : sa taille réduite vous permet de l’emmener un peu partout, et ici, pas question de multiplier les câbles, c’est le câble USB qui viendra se loger dans l’adaptateur.
Elément de comparaison numéro deux : la même main. Résultat du test : on pourrait y mettre 5 chargeurs dedans !
Pour de l’entrée de gamme, le Wildfire est donc du très bon entrée de gamme, et si vous faites vos premiers pas sur Android, c’est clairement le smartphone que je vous conseille. Il faut évidemment que vos attentes correspondent à la deuxième partie de ce test, sinon vous serez immanquablement déçu. Y aurait-il alors une troisième catégorie d’utilisateurs ? Oui, sûrement, celle qui n’est ni enthousiaste ni déçue, celle qui passera du très bas de gamme (Spica, Dream) au Wildfire : ils verront un changement clair dans leur confort d’utilisation mais n’auront pas encore les fonctionnalités et finitions des grands, que ce soit le Galaxy S ou le Nexus/Desire.
Je sais que beaucoup ne lisent pas les tests et sautent à la conclusion directement. Je vais être gentil avec eux cette fois et résumer tout cela en deux phrase : le Wildfire s’adresse à un très large public qui commence tout juste à s’intéresser aux smartphones et à leurs possibilités, aussi bien sociales que multimédia. En revanche, l’utilisateur avancé ou le vieux de la vieille sur Android préfèrera se diriger vers des smartphones plus haut de gamme, capables de répondre à ses attentes en matière de qualité, de rapidité et de catalogue d’application.
La note pour ceux qui ont un maximum d’étoiles :
La note pour ceux qui ont un maximum de cubes :
Galerie en vrac :
Merci à HTC et à leur agence française de m’avoir prêté ce Wildfire.