L’une des lacunes les plus importantes de l’écosystème Android se situe très certainement au niveau de la diversification des modes de paiements lorsqu’arrive le moment, pour ses nombreux utilisateurs, d’acheter des applications, des livres, des films ou de la musique.
Contrairement à iTunes qui permet de s’affranchir de la sacro-sainte carte de crédit en permettant de faire nos achats à l’aide de cartes prépayées, cette formule fait plus que tarder à s’implanter sur Android, ce qui pourrait expliquer en partie cette tendance exprimée dans certaines études sur les habitudes des consommateurs, qui semblent par exemple préférer, et de loin, le téléchargement d’applications gratuites ceci, si l’on ne s’attarde que sur cette unique dimension. Pour le reste, sachant que ce ne sont pas toutes les catégories de clientèles qui détiennent une carte de crédit, on peut y voir là une contrainte à la croissance de cet écosystème ceci, en comparaison de ce qu’Apple offre de son côté et du succès rencontré à ce niveau.
Bref, bien que Google ait tenté une timide incursion dans l’arène des cartes prépayées (et uniquement aux États-Unis), le tout est demeuré plutôt au neutre depuis un certain temps, du moins peu d’éléments se sont ajoutés pour tenter d’explorer davantage cette voie (de même que les pays touchés).
Voilà qu’Amazon se lance dans l’aventure en annonçant la création d’une monnaie virtuelle, sensiblement fondée sur le modèle des cartes prépayées que l’on peut trouver en magasin, proposant ainsi une formule pouvant lui permettre d’élargir son bassin de clients potentiels. Sachant que la compagnie américaine est plutôt agressive dans l’établissement de son offre, depuis qu’elle s’est invitée dans l’écosystème Android en proposant sa propre boutique d’applications et des tablettes basées sur cet OS, l’ambition d’Amazon repose clairement sur cette volonté à vouloir rivaliser avec Apple sur un terrain ou cette dernière n’est plus la seule à proposer une plateforme multimédias.
L’annonce faite interpelle plus spécifiquement ici les développeurs, pour les préparer à cette nouvelle façon de payer, faisant bien sûr miroiter pour ceux-ci l’étendue des possibilités offertes par cette monnaie virtuelle à venir, dont l’établissement est prévue en mai mais, encore une fois, la chose étant uniquement réservée aux États-Unis pour les utilisateurs du Kindle Fire.
Il s’agit donc là pour Amazon d’offrir une ouverture plus grande à des achats au sein de sa boutique d’applications (les achats in-app pouvant aussi être effectuée avec cette monnaie virtuelle), et ainsi s’attirer une clientèle qui n’a pas accès ou qui ne désire pas se voir confinée à la seule carte de crédit comme mode de paiement. Pour les développeurs, leur cadre de revenu, toujours fixé à 70% sur la vente d’une application, demeure le même, Amazon invitant ces derniers à soumettre leurs applications d’ici le 25 avril pour être en mesure de pouvoir bénéficier de cette nouvelle plateforme de paiement virtuel. On propose même un accompagnement auprès des développeurs sous forme de FAQ et de liens dédiés.
En somme, l’offre de la compagnie américaine tend à vouloir se diversifier avec la création annoncée de cette monnaie virtuelle. Il reste cependant que l’on est encore loin de voir une telle formule s’appliquer plus largement et de façon structurée à l’ensemble de l’écosystème Android existant et, notamment à Google, qui demeure en cela en retrait par rapport à Apple. Il sera donc intéressant de voir dans quelle mesure cette initiative connaîtra ou non une réception positive auprès des consommateurs d’Amazon, tout en espérant que cette idée finisse par cheminer pour s’appliquer de manière similaire sur le Play Store et ce, dans le plus grand nombre de pays possibles!
Pour connaître certaines des modalités sur cette monnaie, la FAQ à visiter à ce sujet.