Comme vous le savez peut-être, j’ai été désigné d’office pour jouer le rôle d’émissaire à Barcelone. C’est donc à moi que revient la dure tâche de jouer avec des smartphones de dernière génération dans une ville qui ne connaît pas l’hiver dans des endroits où les petits fours et le vin paraissent illimités. Cruelle vie de blogger… ironie passée, il y a quand même du moins fun, mais ça ne sert à rien de le raconter…
Tenez, par exemple Samsung. Samsung qui décide de faire sa conférence en même temps que Sony Ericsson, comme ça bloggers et journalistes doivent choisir qui ils préfèrent. Samsung aussi qui choisit de rabaisser Android à un sous produit Apple. Le Galaxy S ressemblait vaguement à un iPhone 3G/S, le Galaxy S 2 est tout droit pompé sur l’iPhone 4. Alors ok, on ne parle que de design, mais allez faire comprendre à quelqu’un qu’Android n’est pas l’iPhone du pauvre après ça…
Vous compterez le nombre de “ah tu as un iPhone 4 ?” que vous allez subir
Franchement, j’ai été très déçu de leurs annonces. Android a besoin d’avoir une image, pas de recopier le leader. J’en ai marre d’être comparé, j’en ai marre qu’on pense les produits Apple comme des leaders sur lesquels les autres devraient s’aligner. C’était vrai, cela ne l’est plus. Et Samsung entre dans cette logique qui n’a plus lieu d’être avec ses deux produits annoncés aujourd’hui, quoiqu’ils soient après au niveau des caractéristiques techniques.
Sony Ericsson est déjà bien plus du côté de ce que j’aime et je ne regrette pas du tout d’avoir préféré leur conférence. Quatre smartphones montrés ce soir, dont trois inédits, et chacun d’eux ont un intérêt particulier. Aucun ne cherche à faire “comme” un concurrent.
Parlons brièvement de l’Arc puisqu’il n’est pas nouveau : successeur du X10, ce smartphone m’a beaucoup séduit. L’interface constructeur est bien plus légère qu’avant et réagit maintenant vraiment très bien. L’écran est sublime, technologie Bravia similaire à celle que l’on trouve sur les télés et pour une fois, l’appareil photo n’a pas été négligé. On a pris quelques clichés dans le salon en comparant avec nos smartphones, aucun ne faisait aussi bien.
Ensuite il y a évidemment le look. On aime ou on n’aime pas, mais je peux vous dire que malgré sa longueur, il ne se sent quasiment pas dans une poche. Finesse des courbes, légèreté du plastique. Et puis il a une DEL, lui (regard moqueur vers Samsung). Un concurrent sérieux pour le Nexus S donc, à venir entre mars et avril sous la barre des 500€ nu.
Un smartphone long et fin. CMB proof.
Passons au duo révélé ce soir : le Neo et le Pro. Pourquoi duo ? Parce que les deux smartphones se ressemblent. Disons qu’ils sont au milieu/haut de gamme ce qu’étaient les x10mini et x10mini pro à l’entrée de gamme précédente. Ces deux smartphones bénéficient de toutes les technologies déjà citées dans les paragraphes précédents et visent un public très large : un design banal, une technique dans la moyenne (précisée demain), un écran et des fonctions multimédias très poussées.
Le Pro a la particularité d’avoir un clavier physique complet. Il est peut-être le X10 pro que nous attendions en France. Je n’ai eu le temps de bien le prendre en main, mais une chose est sûre : tous les reproches que j’avais pu faire à Motorola quant-à l’intégration d’un clavier physique sur Android sont balayés. L’interface Sony Ericsson a été pensée pour un produit avec clavier physique. Petit exemple, quand vous entrez dans l’application SMS, dérouler le clavier va activer la saisie, agrandir le champ, et vous serez prêts à écrire.
Design classique pour un concurrent des Desire Z et Milestone II
En gros, ils ont essayé d’adapter Android à un usage “clavier ouvert”, et de configurer le téléphone pour qu’il anticipe ce que l’utilisateur veut faire quand il passe en mode clavier. C’est une très bonne idée, qui méritera d’être testée en profondeur quand le smartphone sera disponible pour voir si cela fonctionne vraiment. Pour l’heure “wait and see”.
Timescape a été franchement améliorée depuis la première génération.
Enfin, venons-en à la star de la soirée : l’Xperia Play. Ce smartphone est un peu ce que beaucoup d’adeptes des consoles portables attendent. Nostalgiques de la Ngage et de la PS1 à la fois ? Ce smartphone est fait pour vous. La manette coulissante est une reproduction presque parfaite de la manette playstation (deux gâchettes au lieu de 4 et des sticks analogiques plats mais tout de même présents). Du coup, vous ne serez pas dépaysés.
Après, l’apport en terme de confort de jeu est flagrant. J’ai pu jouer à Asphalt 6, un clone de Tekken ou un Fifa : tout est parfaitement jouable ET fun. Mais comment en douter ? C’est bien pour ça que ce smartphone a été conçu. Et les éditeurs y croient : Sony a annoncé 20 éditeurs dès le lancement avec 50 jeux disponibles sur une sorte de Market place propriétaire. Des jeux seront évidemment pré-installés.
Une vraie Playstation dans un smartphone Android, qui l’eût cru ?
Au programme, Electronic Arts, Gameloft et Glu pour les éditeurs et studios principaux et des franchises comme Asphalt, Dungeon Defenders, Fifa mais aussi Battlefield ou Dead Space. J’ai hâte de voir ce que peut donner un FPS là dessus… Sony prévoit une augmentation du catalogue au moins une fois par semaine après le lancement de l’engin qui devrait s’étalonner entre mars (USA, partenariat avec Verizon oblige) et mai (on nous a dit avril pour la France, mais bon, je préfère respecter une marge de rigueur). Le prix ne sera pas doublé pour autant : il vous coûtera entre 550 et 600€, le prix traditionnel d’un smartphone haut de gamme.
Il est évident que tous ces smartphones tournent sous Gingerbread.
Pour résumer, on peut dire que Sony Ericsson s’investit clairement dans Android avec une démarche à la fois audacieuse et innovante tout en restant dans le moyen/haut de gamme. Pour tout vous dire, j’ai hâte de voir ce que HTC et LG auront à nous proposer demain, mais si ce n’est pas aussi intelligent et bien foutu (et je ne parle pas d’un gadget 3D bouffe batterie), je vais certainement changer de crèmerie…
On regrettera juste une absence de positionnement du constructeur sur le marché des tablettes, ce qui aurait pu encore dynamiser la concurrence.
PS : je fais suivre une vidéo que j’ai prise de l’Xperia Play, restez connectés (en fait il se peut qu’elle ne soit en ligne que demain matin, donc allez dormir quand même, chers lecteurs).